Février 1992. Jeux Olympiques d’Albertville. Edgar Grospiron, Fabrice Guy, le relais féminin de biathlon. Je suis enfant, mais une question née : qu’est-ce qui permet de performer sans se perdre ?

Je l’ai explorée à travers un Doctorat en sciences du sport, la création d’une agence de marketing sportif, et surtout au contact de dirigeants, de managers et d’athlètes.

Avec le temps, j’ai compris que tous traversent la même tension : celle entre ce qu’ils font… et qui ils sont vraiment.C’est sur cette frontière que je me place : là où l’identité, l’intention et l’action commencent à s’aligner.

Le sport que je pratique est devenu mon principal terrain d’apprentissage. Les six World Marathon Majors (New-York, Boston, Chicago, Londres, Berlin et Tokyo), le Marathon des Sables en Jordanie (120 km en 4 jours), et bientôt le Marathon des sables Legendary au Maroc (250 km en 7 jours) m’ont montré comment la fatigue, le doute et le collectif révèlent ce que la performance demande vraiment : un axe intérieur clair et stable.

Dans le désert comme dans l’entreprise, on avance par l’alignement : clarté, sens, présence. Quand cet axe apparaît, la performance cesse d’être un objectif pour devenir une conséquence.

C’est cette compréhension, née du terrain, du réel et du corps, que je partage aujourd’hui : aider chacun à retrouver le fil de soi pour laisser émerger une performance juste et durable.

Chez moi, les repas de famille commençaient systématiquement par de vigoureux échanges. Le clan des italiens nous expliquait qu’il n’y avait rien de meilleur que des pâtes. Les Espagnols affirmaient que seule la paella était digne de réunir la famille. Les Sénégalais tentaient de mettre tout le monde d’accord, en vantant les mérites du thiéboudienne. Enfin, les Français (d’un point de vue culinaire) quant à eux étaient bien trop sûrs de leur gastronomie pour rentrer dans un débat au-dessus duquel ils se plaçaient.

J’ai grandi dans ce bouillon de culture entre Lyon, Châteauneuf-du-Pape et Dakar, entre la grand-mère Joaquina Gonzales et le grand-père Ibrahima Gueye.

Il me fallait comprendre. Qu’est-ce qui relie tous ces gens si différents en apparence ? Pourquoi semblent-ils tous si heureux de se retrouver si souvent ? Pourquoi ça fonctionne ? Comment ça marche ?

Aujourd’hui mon métier, c’est de réunir. Réunir des personnes qui ne se sont pas toujours choisis. Parfois de réconcilier les contraires, en amenant des gens venant d’horizons différents à travailler dans le même sens.

D’ailleurs, l’inspiration des plus grands cuisiniers ne vient-elle pas des quatre coins du monde ?